Quand on n'a que l'amour

"Il paraît insensé, disait Jacques Brel, de ne pas se montrer timide vis-à-vis de quoi que ce soit de vivant. Il s’agit de vivre sur la pointe des pieds. Nous dérangeons à chaque mouvement. Alors, il faut une infinie pudeur pour se faire pardonner le mouvement que l’on commet. Je crois ça, vraiment." Bien inspiré par cette pudeur et cette timidité tout à l’honneur du grand chanteur, Claude-Jean Philippe laisse donc parler les images et les mots. Le résultat ne se fait pas attendre, c’est un Brel vivant, vibrant de tendresse et d’émotion qui apparaît. Sans commentaires superflus, il livre à travers des documents d’archives (INA et RTBF), le Jacques Brel de la grande époque. On retrouve ainsi Jacqueline Joubert (figure de la télévision, tour à tour speakerine et présentatrice avant de devenir l’épouse de Georges de Caunes, la mère du petit Antoine et Madame Jeunesse du service public) présentant Jacques Brel en 1957 et 1960 dans une émission intitulée "Rendez-vous avec...". Sans oublier, bien sûr, Brel à l’Olympia ou au théâtre du Gymnase, plus en verve que jamais, jouant superbement des textes qui font désormais partie du patrimoine artistique francophone. On citera parmi ce hit-parade d’une tenue irréprochable quelques titres inoubliables : "Mathilde", "On n’oublie rien", "Quand on n’a que l’amour", "Les Vieux", "Amsterdam", "Ne ma quitte pas" ou encore "Les Bonbons"