Le Maquillage dans tous ses états

"Avant 1968, le maquillage était une prison, se souvient Serge Lutens. On disait aux femmes : "De toute façon, vous êtes affreuses ; on va vous montrer comment faire. On leur disait qu'il fallait mettre du blush marron là, et puis là... Il fallait toujours faire quelque chose. Après 1968, la façon de penser la beauté féminine a complètement changé. On est devenu beaucoup plus libre..." Et le maquillage est devenu un marché colossal ! 3,2 milliards d'unités sont commercialisées chaque année pour un montant total de 70 milliards de francs...
Paloma Picasso raconte sa passion du rouge et la naissance de celui qui porte son nom. Puis la caméra entre dans les laboratoires où sont élaborés, à la manière d'une recette de cuisine, ,les rouges à lèvres et autres fonds de teint.
Le maquillage serait-il devenu un simple produit industriel ? Certainement pas. Topolino utilise toutes les matières possibles et imaginables – bois, papier, cendres, matériau de récupération... – pour habiller les visages. Véritable Mac Gyver du maquillage, il est de ceux qui clament : "tout est make-up !". Tout est make-up et le make-up est partout.
Une association de femmes propose aujourd'hui des soins esthétiques après une chimiothérapie ou une longue hospitalisation. Chez "Cœur de femmes", même combat mais en faveur des exclues : "Quand on est à la rue, explique une animatrice, on devient androgyne voire très masculine." Ici, on réapprend à se laver et à se maquiller. Quelques grammes de féminité pour que change le regard des autres.