Soleils Atikamekw

Titre anglais : Atikamekw Suns
Docu-fiction
    Réalisé par Chloé Leriche • Écrit par Chloé Leriche
    Canada (Québec) • 2023 • 103 minutes • 4K • Couleur
Résumé

Manawan, Québec, 1977. Un véhicule tombe dans une rivière près d’une communauté autochtone. Deux Québécois blancs s’en tirent, mais cinq Atikamekw y laissent leur vie. Si la police conclut à un accident, pour les familles des victimes, des questions demeurent sans réponse.

"Soleils Atikamekw s’ouvre sur une séquence documentaire : une dame âgée atikamekw raconte un drame survenu 40 ans plus tôt dans la communauté atikamekw de Manawan au Canada : 5 jeunes sont retrouvés noyés à bord de leur camionnette. Les deux blancs qui conduisaient sont, eux, indemnes. S’ensuit un carton "ce film est librement inspiré des souvenirs, rêves et impressions des proches des victimes". C’est tout ce qu’il reste à cette communauté, les rêves et les souvenirs : aucun procès, aucune enquête, aucune archive du côté de la police. En introduisant son film ainsi la jeune cinéaste Chloé Leriche veut lever tous les doutes sur sa démarche. Non, elle ne fait pas partie de la communauté Atikamekw, elle se fait simplement le relais de cet événement tragique. Elle ne tente pas de réparer ni même de dénoncer mais de trouver un autre chemin, avec les survivants. En ravivant leur mémoire à travers son film, elle laisse une trace de leur récit pour toujours.
Grâce à des acteurs et actrices très incarnés, les morts et les vivants reprennent corps ensemble dans une reconstitution minimaliste du Manawan des années 70. La cinéaste livre un film, à la fois sobre et onirique, documentaire et fiction, qui s’ouvre comme un film policier. Mais des codes incontournables du genre, les atikamekw n’ont droit qu’aux scènes d’exposition, constater l’accident, reconnaître les corps, faire des dépositions. L’enquête, les interrogatoires, le porte à porte, la découverte des indices, le racisme systémique dont ils sont victimes les en privent. Alors le film, au lieu d’avancer, tourne en rond, dans une boucle d’aller-retour au commissariat et d’espoirs qui s’amoindrissent. Les voix off des survivants ponctuent le film et nous ramènent à la séquence d’ouverture et à cette question : comment vit-on toute une vie après avoir vécu un drame comme celui-là ?"
(Clairemma Blot - Festival EntreVues)

Manawan, Québec, 1977. A vehicle drives into a river outside the Atikamekw community of Manawan. Two white Quebecers survive the accident, but five Atikamekw lose their lives. The police conclude it was an accident, but for the victims' families, many questions remain unanswered.

"Atikamekw Suns opens on a documentary segment: an elderly Atikamekw lady talks about a dramatic event that occurred 40 years earlier in the Atikamekw community in Manawan, Canada: 5 young people were found drowned in their van. However, the two white individuals driving the van came out unharmed. A title-card follows: “this film was freely inspired by memories, dreams, and impressions of the victims’ loved ones”. Dreams and memories are all this community has left: no trial, no investigation, no police records. With this introduction, the young filmmaker Chloé Leriche wants to dispel any doubts about her intentions. No, she is not a member of the Atikamekw community, she is merely the conduit for this tragic event. She is not trying to fix or even condemn, but to find another path along with the survivors. By reviving their memory through her film, she leaves an indelible imprint of their stories.
The fully invested actors embody the dead and the living together in this minimalistic reconstruction of 1970s Manawan. The director presents a sober fantasy of a film, both fiction and non-fiction, that opens as a crime drama. However, among the staples of the genre, the Atikamekw community is only entitled to the opening scenes: witnessing the accident, identifying the body, providing statements… Systemic racism deprives them of the investigation, interrogations, door-to-door inquiries, and the discovery of evidence. Thus, the film does not progress but rather goes round in circles, toing and froing from the police station to waning hopes. The survivors’ voices, interspersed throughout the film, bring us back to the opening scene and the following question: how does one live one’s life after such a tragedy?"
(Clairemma Blot - Festival EntreVues)

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