Pas de vacances pour l'orchestre

L'orchestre lyonnais, "Taïb Trumpet", fait partie des quelques dernières grandes formations de bal qui survivent dans des conditions archaïques avec une envie intacte de spectacle, de clinquant et de paillettes. Leur mission : faire danser le public "en bas, sur le plancher". La vie d'André Taïb, c'est la musique et son orchestre qu'il transpire par tous les pores de sa peau. André est un notable de la région lyonnaise, il a connu les heures de gloire du bal à l'époque où il était le bras droit de Maurice Dethoux, un orchestre mythique dont il a pris les commandes en 1981. Dans les années 70, sa formation jouait 350 jours par-devant 5 000 personnes au Palais d'hiver à Lyon, dans les casinos. C'était le temps des galas où il accompagnait Danio Moréno, Philippe Clay, Nancy Holloway. Qu'il joue pour le bal des pompiers, de l'URSSAF, de l'Amicale de la police, de l'élection de Miss Saucisson ou pour un mariage juif, Dédé exige de ses musiciens qu'ils soient au meilleur niveau et particulièrement endurants. Qu'on y fasse sa vie pour éviter de travailler à l'usine ou qu'on y passe en attendant des jours meilleurs, l'orchestre de Dédé reste un vivier de vrais talents où l'on pratique son métier avec professionnalisme, sincérité, amour et dignité