De très nombreux aveux sont obtenus au cours de longues gardes à vue où le prévenu affronte seul un interrogatoire policier. Doit-on changer les conditions de garde à vue et comment ? En France, la garde à vue est un moment de restriction considérable des droits de l'individu. Qu'en est-il dans les autres pays européens ? Selon quels critères les victimes d'erreurs judiciaires sont-elles indemnisées ? Y a-t-il une justice de classe ?
En France, 10 % des procès d'assises se terminent par des acquittements. En Grande-Bretagne, c'est le cas pour 50 % des procès. Quelles réformes pourraient permettre d'éviter à des innocents de traverser de telles épreuves ? Comment limiter les conséquences d'une erreur judiciaire ? Quelle est la responsabilité de la presse ? Comment les choses se passent-elles dans les autres pays européens ?
Même déclaré "non coupable", le prévenu n'en devient pas pour autant innocent aux yeux de l'opinion : l'erreur judiciaire brise des vies. Trois exemples en France et en Allemagne d'affaires où des personnes ont été détenues et même condamnées sans preuves, sur de simples soupçons.
Richard Roman a dû passer quatre ans en prison et aller jusqu'aux assises avant que ne soit reconnue son innocence dans le meurtre de la petite Céline. Jean-Michel Meurice convoque les acteurs du drame et met en cause le culte de l'aveu. 26 juillet 1988. Céline Jourdan, âgée de 7 ans, est violée puis assassinée. Placé en garde à vue, Didier Gentil reconnaît très vite le viol mais accuse Richard Roman d'avoir prémédité et commis le crime. Après 22 heures d'interrogatoire, ce dernier avoue à son tour. ...