Pier Paolo Pasolini
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Écrivain et cinéaste italien (1922-1975) surtout connu pour son œuvre cinématographique provocante, Pier Paolo Pasolini est un artiste martyr, critiqué par les autorités de l'époque et assassiné dans des conditions obscures.
Pier Paolo Pasolini passe son enfance dans les villes du Nord de l'Italie où son père est officier.
Après son baccalauréat, il étudie la philosophie et les lettres ainsi que l'histoire de l'art et crée en 1942 une revue littéraire appelée Eredi. Dès lors, il écrit de nombreux poèmes en dialecte frioulan et en dédie certains à sa mère à laquelle il est très attaché.
Il est rendu célèbre quand il publie en 1955 son roman intitulé Les Ragazzi, où il dépeint la vie de jeunes gens pris dans la spirale de la violence urbaine.
En 1961, il trouve dans le cinéma le moyen de s'exprimer et de traiter les thèmes qui le touchent. En outre, Pasolini est aussi l'auteur de pièces de théâtre et de scenarii.
Dans Accatone (1961) et Mamma Roma (1962), Pasolini décrit, avec un souci de réalisme, une jeunesse laissée pour compte par la société marchande et les conditions de vie dans les faubourgs des grandes villes italiennes. De l'inspiration néo-réaliste de ses débuts, il passe à une série d'histoires inspirées des grands textes de la littérature occidentale et mondiale.
La majorité de ses films font scandale et sont suivis de plaintes pour contenu pornographique ou pour atteinte à la religion d'état. Ainsi, le fameux Théorème (1968) remet profondément en cause les valeurs familiales de l'Italie traditionnelle. La sexualité devient alors l'un des principaux thèmes de son œuvre.
Pasolini se laisse toutefois guider par sa nostalgie des civilisations traditionnelles, surtout, dans Les Mille et Une Nuits (1973), où le cinéaste affirmait avoir voulu dépeindre une société vierge de toute aliénation. Avec Salo ou les 120 journées de Sodome (1975) enfin, Pasolini mêle l'exploration des fantasmes les plus audacieux à un propos politique sensible (Salo est le nom d’une éphémère république fasciste italienne).
Pasolini, scénariste, s'est mué en dramaturge, mais c'est plus encore en tant que poète qu'il s'impose comme l'une des plus importantes personnalités de son temps. Cette part essentielle de son œuvre traduit l'attachement de Pasolini à l'univers de sa jeunesse et sa passion pour un monde ancestral empreint de gravité religieuse et soutenu par des traditions qu'il aurait voulu inébranlables. Pourtant, ces traditions ont été remises en cause par l'individualisme bourgeois.
Les écrits théoriques de Pasolini (Passion et idéologie, 1960) définissent enfin toute la singularité de ce marxiste très attaché à la tradition.
S'il n'a jamais renié sa fidélité au parti communiste italien, dont il avait été exclu en 1949 pour indignité morale à la suite d'une accusation de détournement de mineur, Pasolini devait jeter sur le monde moderne un regard très personnel. Ses articles les plus virulents ont été réunis dans Écrits corsaires (1975), où il critique avec une précision impitoyable les effets ravageurs de la société marchande. La peur d'un modèle unique de consommation l'a toujours poussé à fréquenter les marginaux, seuls encore capables, selon lui, d'échapper à la "robotisation" universelle.
Pier Paolo Pasolini n'a pas réalisé que des films de fiction : il est également l'auteur de nombreux documentaires. Cet intérêt pour le documentaire traduit sa volonté infatigable d'être un commentateur de son époque, et de filmer une réalité existante.
(Sources : Cinémémorial & Bac-L.net)
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