Florent Marcie

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Aller au-devant de l'Histoire. Rencontrer l'autre dans ce qu'il a de plus vrai. Ainsi pourrait-on peut-être résumer la motivation de Florent Marcie, de filmer là où il filme.

Des situations de guerre, de libération, de dénuement aussi. Des situations où lui-même s'affranchit de contraintes, notamment de celle du temps.

Il tourne, monte et finance lui-même ses films, dans une économie de moyens et une précarité qui le rapprochent sans conteste des hommes et des femmes qu'ils côtoient. En résulte des films longs formats, à la lisière entre cinéma et reportage, présentés en décalage de la stricte actualité. Une forme de troisième voie qu'il revendique.


Florent Marcie commence la photographie en 1989 pendant la révolution roumaine, avant de s'orienter vers la réalisation de documentaires.

Après un premier film consacré aux habitants d'une voie ferrée désaffectée du 13e arrondissement de Paris (La Tribu du tunnel, 1995), il produit un documentaire sur la mafia sicilienne (Une fille contre la mafia, 1997), puis délaisse les médias institutionnels pour privilégier une pratique indépendante.

Travaillant sans équipe, il produit, tourne et monte lui-même ses films grâce aux nouvelles possibilités du numérique.

En 1998, Sous les arbres d'Ajiep décrit les effets de la famine au Sud-Soudan et comment quelques humanitaires tentent d'y remédier.

En 2000, Florent Marcie tourne Saïa, film expérimental sur une ligne de front en Afghanistan, dont il considère aujourd'hui qu'il constitue la genèse de Commandant Khawani. Saïa est projeté au Museum of Modern Art de New York deux mois avant les attentats de septembre 2001.


Florent Marcie a entrepris son premier voyage en Tchétchénie en 1996. Terminé en 2007, Itchkéri Kenti résulte de dix années de réflexions et de voyages au cœur de la résistance tchétchène, pour une fresque sur un peuple en lutte avec le pouvoir central depuis la fin du XVIIIe siècle.

Images du Russe en Tchétchénie, images du Tchétchène selon les Russes, films ethnographiques du passé, bande vidéographique d'un présent simultanément vécu et réfléchi, comme si Fabrice del Dongo regardait la bataille en plan de grand ensemble et en plan trop rapproché... Itchkéri Kenti, histoire subjective d'une situation collective, prend le temps d'exposer et de décrire les différentes formes de conflits, matériels, culturels, temporels, parfois simples, mais parfois très inattendus, qui structurent une lutte populaire.

En 2014, Florent Marcie, fresquiste au long cours, termine deux des autres pans de sa trilogie consacrée aux hommes dans la guerre (Tchétchénie, Libye, Afghanistan).

Le second volet, Commandant Khawani, fait le portrait d'un jeune commandant afghan sur la base de Bagram en 2001, au moment de la prise de Kaboul.

Le troisième volet, Tomorrow Tripoli, raconte la lutte d'un groupe de rebelles libyens pendant la révolution, jusqu'à la chute de Kadhafi. À l'occasion de l'avant-première organisée à Sarajevo, cent cinquante ex-révolutionnaires ont affrété un avion au départ de Tripoli pour venir assister à la projection.

Florent Marcie collabore occasionnellement avec la presse écrite (Le Monde, AFP...). Il est membre de WARM, une fondation consacrée aux conflits contemporains. Il travaille à l'écriture d'un essai littéraire, Autopsia, dans lequel il questionne les notions de vérité, d'information et de croyance.

(Source : WARM Foundation)


+ Lire l'article de TRAVERSES #1 "Partager les risques - Entretien avec Florent Marcie" de François-Xavier Destors

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