Jean Grémillon

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Jean Grémillon est né le 3 octobre 1901 à Bayeux. Il étudie la musique à la Schola Cantorum. Il joue du violon dans la fosse d'orchestre d'un cinéma de boulevard et fait la connaissance du projectionniste de la salle, Georges Périnal. Les deux hommes s'associent et réalisent un documentaire sur Chartres en 1923. Suivent, jusqu'en 1926, de nombreux courts-métrages documentaires.

En 1927, Jean Grémillon réalise son premier long métrage, Maldone (1927), avec Charles Dullin. L'année suivante, Jacques Feyder lui confie le tournage d'un de ses scénarios, Gardien de phare. D'un drame emprunté au répertoire du Grand-Guignol, le cinéaste tire une véritable tragédie.

En 1930, il rencontre le chef opérateur Louis Page qui l'accompagne tout au long de sa carrière. L'arrivée du parlant correspond pour Jean Grémillon à une traversée du désert. La Petite Lise (1930), essai prématuré de réalisme poétique, réalisé avec Charles Spaak, est un échec. Le cinéaste s'expatrie pour pouvoir travailler. On le retrouve en Espagne en 1935 au côté de Luis Buñuel puis à Berlin, en 1937, où il tourne son premier vrai succès, Gueule d'amour. L'année suivante il dirige Raimu dans L'Étrange Monsieur Victor. Ces deux films lui assurent la consécration artistique et populaire.

Il travaille en étroite collaboration avec Jacques Prévert pour l'écriture de Remorques, commencé en 1939 et achevé en 1941. Il humanise Jean Gabin dans le rôle d'un marin fidèle à sa femme (Madeleine Renaud), attiré par une jeune rescapée des flots (Michèle Morgan). La mer est un personnage à part entière, comme souvent dans les films de Grémillon. Il retrouve Jacques Prévert en 1942 pour Lumières d'été. Homme de gauche, il réalise avec Le ciel est à vous (1943) une parabole sur le Front populaire.

Il est élu président de la Cinémathèque française en 1944. À la Libération, il devient le président du Syndicat des techniciens. Il se lance dans plusieurs projets de films historiques à visées révolutionnaires sur la Commune de Paris, la Guerre d'Espagne etc., dont aucun ne verra le jour. Il est lâché en cours de route par les producteurs.

En 1948, Jean Anouilh, malade, fait appel à lui pour le remplacer sur le tournage de Pattes blanches. Grand portraitiste de la femme moderne, à travers les personnages interprétés par Madeleine Renaud, son actrice fétiche (Remorques, Lumière d'été, Le ciel est à vous), il se livre à une entreprise de déconstruction de l'image de la femme fatale ou victime véhiculée par le cinéma dominant. Son dernier film, L'Amour d'une femme (1953), est d'un féminisme d'avant-garde.

De projets inachevés en échecs, il est obligé de créer sa propre société de production, Les Films du Dauphin, pour pouvoir réaliser ses trois derniers documentaires La Maison aux images (1955), Haute Lisse (1956) et André Masson et les Quatre Éléments (1957). Jean Grémillon a composé la musique de certains de ses films, notamment celle du Six juin à l'aube (1944).

Il s'éteint prématurément le 25 novembre 1959.

(Sources : Ciné-Ressources et Festival La Rochelle Cinéma)

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