Pere Portabella
- Ayant droit
- Écriture
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- Montage
- Production (structure)
- Réalisation
Son travail se situe à la croisée des chemins entre l'avant-garde, le cinéma et la politique, avec une sensibilité proche du surréalisme et du conceptualisme. Il conçoit le cinéma comme une pratique artistique et idéologique éloignée de tout objectif commercial.
Les circuits de diffusions traditionnels ont souvent secoué son œuvre, de part et d’autre, pour des motifs politiques ou bien esthétiques. C’est pourquoi, pendant fort longtemps, il a été plus facile de trouver les films du cinéaste dans les musées que dans les salles de cinéma.
Pere Portabella fait ses débuts au cinéma avec un groupe d’artistes alternatifs de Dau al Set. Cependant au lieu de s’exprimer à travers les arts plastiques, il découvre le septième art, le meilleur moyen de canaliser son opposition au régime franquiste.
D'abord producteur de grands cinéastes tels que Luis Buñuel, (Viridiana, Palme d'Or en 1961) Carlos Saura (Les Voyous (Los Golfos) ) et Marco Ferreri (La Petite Voiture (El Cochecito) ), il finira par réaliser ses propres films dès 1967, questionnant une manière radicale de faire du cinéma en violentant la narration classique. Refusant les conventions et ce qui entrave la liberté de l'homme, il combat Franco et une certaine idée de l'Espagne aussi bien dans sa vie que dans ses films.
Son engagement le conduisit à devenir sénateur en 1977 lors des premières élections démocratiques. Il participa également à la rédaction de l'actuelle constitution espagnole. Les deux premiers longs métrages de Portabella, Ne comptez pas sur vos doigts (1967) et Nocturno 29 (1968), manifestent une vocation de rompre les conventions du langage cinématographique classique à partir de la tradition des pionniers. L’insoumission aux conventions du récit, la désynchronisation entre l’image et le son, l’utilisation de motifs et de structures plus musicales que narratives et le nouveau sens des images, parmi d’autres caractéristiques de son cinéma, culminent avec Vampir-Cuadecuc (1970) et Umbracle (1972), dans lesquels on peut retrouver Christopher Lee.
Son lien avec le monde des arts se reflète également dans les courts-métrages qu’il dédie à Joan Miró, aux poètes catalans de l’époque ou bien à Carles Santos. Avec l’arrivée de la Transition, Portabella signe deux longs métrages où son militantisme politique est plus explicite : Le Dîner (1974) et Rapport Général (1976).
Entre 1980 et 1988, il est député au Parlement de Catalogne, une occupation qui le maintient éloigné des caméras. En 1989, il revient au long métrage avec Pont de Varsovie, où résonnent les fractures dans l’idéologie de gauche dans l’Europe de la fin du XXe siècle. L’Europe est aussi le personnage principal de son dernier long-métrage, Le Silence avant Bach (2007).
(Source : Unsiversciné)