Ahmed Lallem
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Ahmed Lallem est né en 1940 à Sétif.
Il commence sa carrière comme reporter de guerre dans la zone frontalière tuniso-algérienne. Après un stage à la télévision yougoslave, à Belgrade, il entreprend une formation au cinéma qui dure huit mois à l’Idhec, à Paris.
De 1963 à 1966, il suit les cours de l’École supérieure nationale de cinéma, de théâtre et de télévision de Lodz, en Pologne.
À son retour, en 1966, Lallem réalise Elles, documentaire dans lequel, quatre ans après l’indépendance de l’Algérie, il donne la parole à des lycéennes de 1re et de Terminale. Puis il poursuit un travail sur les réalités culturelles du pays qu’il avait entamé en 1963 avec Tapis du Djebel Amour. Il tourne ainsi Rencontre à Cirta en 1968 et Aujourd’hui, le Hoggar en 1970.
Dans les années 1970, il réalise deux longs métrages fiction pour I’Oncic. En 1974, il achève Zone interdite, mélange de fiction et d’images d’archives, retraçant l’éveil politique d’un village algérien au début de la Révolution. En 1977, il tourne Barrières, un film sociologique teinté de symbolisme historique, qui raconte la désagrégation d’une famille féodale à la mort du père. En ces deux œuvres majeures, et à leur suite, il a continué à réaliser des courts métrages sur le potentiel culturel et sur des questions taboues (comme la question du sida en Algérie qu’il traite dès 1990 dans À propos du sida en Algérie). Il a ainsi tourné Les Étudiantes de Bab-Ezzouar en 1978, Chroniques d’une jeunesse à l’ombre d’un été en 1991, sur les problèmes des jeunes…
Dans le registre culturel, il tourne Femmes de la céramique en 1977, Les Nomades Ouled Naïl en 1993, La Forêt en 1975 et Traditions berbères de Kabylie en 1992.
Dans son Dictionnaire des nouveaux cinémas arabes (Sindbad, 1978), Claude Michel Cluny le décrit comme "le plus intellectuel sans doute en Algérie dans sa démarche, mais aussi le plus original, le plus inventif, techniquement et plastiquement de sa génération".
Sa dernière œuvre, Algériennes, 30 ans après (1995) est un hommage à la résistance des femmes algériennes. Trente ans après Elles, Ahmed Lallem retrouve certaines d’entre ses lycéennes de 1966 : Souad, Farida, Hassina ou Badra, femmes belles, touchantes, intelligentes, qui nous parlent de leur vie, de leurs choix, de leurs difficultés de leur combat contre les obstacles dressés par la famille et la société. Exilé à cause de la menace islamiste, Lallem vivait, les dernières années de sa vie, à Tours.
Il est décédé dans cette ville le 19 octobre 2009.
(Source : Le Maghreb des films)