Gilbert Rouget
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Né le 9 juillet 1916 et décédé le 8 novembre 2017, Gilbert Rouget était ethnomusicologue.
Il suit des études à Paris et obtient une licence de lettres, ethnologie et histoire en 1943. Il apprend également le piano à l’institut Raymond-Thiberge et est notamment l’élève d’Yvette Grimaud qui lui profère des notions d’harmonie et de contrepoint. Il suit également des cours de musique à la Schola Cantorum de Paris.
Sa formation scientifique se fait à l’École pratique des hautes études (EPHE) avec des professeurs tels que Maurice Leenhardt ou Claude Lévi-Strauss. D’autres disciplines s’ajoutent à sa formation comme l’ethnomusicologie au Musée de l’Homme avec André Schaeffner et Constantin Brailoiu, la linguistique ou l’histoire.
Il entre en 1942 au Musée de l’Homme comme assistant d’André Schaeffner, chef du Département d’ethnologie musicale. En 1955, il est chargé de cours à l’Institut d’ethnologie à la Faculté des lettres (Sorbonne). En 1957, il est détaché au CNRS, en tant qu’attaché de recherche affecté au Musée de l’Homme, et est promu maître de recherche en 1973, puis directeur de recherche l’année suivante.
En 1965, il succède à son maître, André Schaeffner et est nommé chef du Département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme. En 1968, il est chargé de cours à l’Université de Paris X Nanterre. Sa carrière dépasse les frontières française puisqu’il devient membre du conseil de la Society for Ethnomusicology aux États-Unis et professeur invité à l’Université du Texas à Austin.
Ses initiatives scientifiques sont nombreuses également et débutent en 1947 lorsqu’il crée un studio d’enregistrement du son au Musée de l’Homme. La même année il crée des éditions de disque pour ce même Musée, devenues par la suite une Collection CNRS-MH. En 1977, les éditions de disque CNRS-MH prennent la forme de deux collections distinctes : Archives d’ethnomusicologie à tirage limité hors commerce et Traditions musicales des cinq continents, publié en collaboration avec divers éditeurs privés.
Il est le cofondateur des Éditions classiques avec Eric Dampierre en 1962 et deux ans plus tard, du Laboratoire audiovisuel de l’EPHE Ve section, Sciences Religieuses avec Jean Rouch.
En 1968, il met en place au Département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme, une formation de recherche du CNRS : la RCP 178 sur des études d’ethnomusicologie. La RCP deviendra par la suite une Équipe de recherche puis un Laboratoire et un Centre de Recherche en Ethnomusicologie (CREM) rattaché depuis peu au Laboratoire d’ethnomusicologie et de sociologie comparative.
En 1980 paraît son livre La Musique et la Transe. Esquisse d'une théorie générale des relations de la musique et de la possession.
Durant sa vie, il a effectué plusieurs missions à l’étranger et surtout en Afrique. Il part en 1946 au Moyen-Congo et au Gabon ainsi qu’au Dahomey (Bénin) ou encore au Nigeria, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali et au Maroc. L'objectif de ces missions d'ethnomusicologie a constamment été le recueil des pratiques musicales traditionnelles des populations visitées, avec en tout premier lieu celles menacées de disparaître ou de se transformer sous la pression de la modernité, la collecte consistant naturellement en enregistrements sonores complétés par des photographies ou des films et, s'y rapportant, en recherches ethnomusicologiques parfois extrêmement approfondies.
(Source : Ministère de la Culture)
+ + Hommage à Gilbert Rouget, ethnomusicologue et réalisateur (1916-2017)
