Zeugma Films
- Ayant droit
- Coproduction
- Distribution
- Édition DVD
- Production (structure)
75018 Paris
France
Selon nos informations, cette structure n’existe plus.
"Zeugma Films existe depuis 1996. J'avais produit pendant quelques années dans différentes structures et défendu une idée du cinéma originale, avec des réalisateurs débutants (Lucas Belvaux, Idrissa Ouedraogo) et d'anciens auprès desquels il faut réapprendre tous les jours (André S. Labarthe). Quels sont les films produits par Zeugma Films, documentaires, puisque la fiction télé est largement verrouillée et que la production de films pour les salles est, soit reproductrice de recettes, soit très aléatoire ? Des documentaires certes, mais ce mot est sujet à caution, puisque toute une production industrielle a été développée pour les besoins des diffuseurs. Nous voudrions offrir toujours de l'inattendu, de l'exceptionnel, de l'ambitieux. Des films dont le spectateur sent que ça a été vital pour l'auteur-réalisateur de le mener à bien, que c'est une aventure où son âme même est mise en jeu. Des films qui laissent le spectateur libre de penser par lui-même, qui ne donnent pas de clefs ou plutôt qui offrent au regard plusieurs clefs, dont certaines cachées. Des films qui ne posent pas les questions que "l'on" attend, qui n'ont pas d'attitude de complaisance ou d'apitoiement, qui posent un regard froid, c'est-à-dire très chaud, pas neutre, très lucide, très amoureux. Ce ne sont pas les sujets qui déterminent notre politique de production puisque seule la manière de les traiter nous importe ; ce sont des rencontres uniques entre une matière, un auteur, une équipe et nous. Tant mieux - et heureusement ça arrive - si un diffuseur prend la balle au bond. Avec le recul de quelques années, pouvons-nous en tirer un bilan ? Plusieurs films traitant de la notion de passage de frontières (physique: une demande de passeport, temporelle : la recherche d'un mythe hollywoodien et de son propre passé). Plusieurs réalisateurs installés à Paris, mais ayant gardé une nationalité étrangère (une Vénitienne vivant les problèmes de la propreté, un Espagnol, quelques Belges pas tout-à-fait belges, une Japonaise, un Sud Africain blanc, deux Allemandes, une Brésilienne, une Française juive pied-noir d'origine budapestoise et même un Français, tous traînant leur culture, leur humour, leur manière d'être, de penser, de vivre et pesant le monde dans la contradiction et dans le politiquement incorrect. Beaucoup de femmes et quelques hommes, des vrais. Des films où le son a toute sa place : les langues bien sûr, les bruits - les machines de la propreté dans un film presque muet - les voix - celles angoissées qui appellent au secours Sida Info Service, celles, pénétrantes, des inspecteurs des R.G.- les musiques originales et le silence. Un humour ténu, rauque, douloureux parfois. Des films, des films uniques, assez peu d'ailleurs en nombre, puisqu'il faut nous et vous laisser le temps de les aimer."
Michel David