Allo chérie
-
Réalisé par Danielle Arbid • Écrit par Danielle Arbid
-
France, Liban • 2015 • 23 minutes • Téléphone portable • Couleur
- Réalisation :
Danielle Arbid - Écriture :
Danielle Arbid - Image :
Sabine Sidawi Hamdan - Son :
Emmanuel Zouki, Olivier Touche - Montage :
Danielle Arbid
- Production (structure) :
Danielle Arbid - Coproduction :
Orjouane Productions - Ayant droit :
Danielle Arbid
- N° ISAN :
ISAN 0000-0004-6A18-0000-U-0000-0000-L
Résumé
Une femme sillonne Beyrouth en voiture et parle sans arrêt au téléphone.
Elle appelle la banque.
Elle appelle ceux qui lui doivent de l’argent.
Elle appelle ceux qui lui prêtent et ceux qui lui empruntent…
"De sa voiture qui parcourt Beyrouth, une femme - la mère de la cinéaste, qui lui dédie cet essai - appelle au téléphone ses banques, son avocat, ses amies, ses créanciers et leurs intermédiaires. "Norma, chérie, qu’il me signe le chèque aujourd’hui !"… Les "chérie" prodigués aux secrétaires n’y font rien : Jeannette se dit à bout, épuisée par le souci et l’insomnie, même si sa capacité à enchaîner les appels suggère qu’elle a encore du carburant verbal à revendre. Intermèdes amicaux, les échanges avec ses amies soulignent plutôt le fossé entre l’urgence angoissante de sa situation ("J’ai peur qu’ils kidnappent mon fils ! J’ai travaillé avec des voyous… ") et l’humeur badine de certaines interlocutrices ("Une femme de 110 ans a accouché hier."). La succession rapide de ces coups de fils, alliée à une déambulation qui paraît circulaire (le plan sur la grande roue de foire immobilisée), mêle à l’angoisse teintée de léger suspense une absurdité qui s’extrait des seules circonstances pour prendre une dimension existentielle. Négociation, lamentation, confidence, supplique : le montage de ce marathon langagier met bout à bout les différents discours, butant contre le nerf de la guerre : l’argent."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)
"Driving her car through Beirut, a woman - the filmmaker’s mother to whom this essay is dedicated - calls her banks, her lawyer, her friends, her creditors and their intermediaries. “Norma, dear, get him to sign the cheque today!” But the “dears” showered on the secretaries are to no avail: Jeannette says she is at her wits’ end, exhausted by worry and insomnia, even if the speed at which she makes call upon call suggests that she still has some verbal fuel to spare. Friendly interludes, chats with her friends underline the chasm between the nerve-wracking urgency of her situation (“I’m scared they’ll kidnap my son! I’ve worked with gangsters…”) and the bantering humour of some interlocutors (“A hundred-and-ten-year-old woman had a baby yesterday.”). The rapid succession of her phone calls coupled with what seems to be a circular drive round (the shot on the fairground’s unmoving big wheel) mixes this slightly suspenseful anguish with an absurdity that rises out of the immediate situation to reach an existential dimension. Negotiation, lamentation, confidence, supplication: the editing of this marathon of words joins up the different discourses, struggling against the sinews of war: money."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)
Collection
À propos du film
Sélections et distinctions
- 2021 • Côté court - Festival du film court de Pantin • Pantin (France) • Rétrospective "Danielle Arbid : ma famille libanaise"
- 2016 • États généraux du film documentaire • Lussas (France) • Sélection Expériences du Regard
- 2016 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition internationale Courts Métrages
- 2015 • Doclisboa - Festival Internacional de Cinema Documental • Lisbonne (Portugal) • Sélection