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Taxidermisez-moi !

Titre anglais : Taxidermize Me
Documentaire
    Réalisé par Marie Losier • Écrit par David Legrand, Marie Losier
    France • 2021 • 10 minutes • 16 mm • Couleur
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  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Commande du Musée de la Chasse et de la Nature, Marie Losier (on se souvient du bouleversant The Ballad of Genesis and Lady Jaye et du si réjouissant Cassandro the Exotico!) nous gâte d’un bijou joueur et onirique, concentré de son univers poétique. Armée de sa caméra 16 mm comme d’une baguette magique, elle redonne vie aux animaux figés dans l’éternité.
Taxidermisez-moi fait honneur, une fois encore, à son art de la fabrique et du collage. Corps dorés, camouflés, pourvus de poils, de plumes, de becs, d’ongles…
Le résultat : une explosion de couleurs, de sons, de textures au cœur de ce musée endormi, découvert comme par le trou d’une serrure. Célébrant le compagnonnage de la bête et de l’homme, Taxidermisez-moi se joue des frontières entre le monde animal et celui des hommes. Dans les yeux des étranges créatures aux aguets qui côtoient ours, cervidés, oiseaux de toute espèce, se lit une même innocence, un même étonnement. Quand retentit le bruit du fusil, les étranges créatures, ses amis, s’écroulent, métamorphosés en renards. Sous l’espièglerie et la douceur premières d’un monde réenchanté, tout en fêtant l’extraordinaire variété du vivant, Marie Losier creuse non sans mélancolie ni inquiétude la "question animale". Le conte tourne au manifeste, certes modeste, et qui, surprise, emprunte sa voix à André Malraux, comme un appel à résister.
Peuplé de références, Taxidermisez-moi dessine en filigrane l’idée qu’artistes et animaux partagent dans leur chair la même condition, menacés du même fusil. Produire de la beauté comme ultime acte de résistance face à "l’hypothèse tout à fait fondée d’une planète sans singes et sans animaux sauvages", aller "sur les lieux de l’art qui sont les lieux où l’on se souvient de cette perte" (Jean-Christophe Bailly), c’est nous obliger, spectateurs, à penser ce monde à venir où la beauté du vivant ne saurait se trouver qu’au cœur d’un musée."
(Claire Lasolle)

"Commissioned by the Musée de la Chasse et de la Nature (the hunting and nature museum in Paris), Marie Losier (whose overwhelming The Ballad of Genesis and Lady Jaye and uplifting Cassandro the Exotico! were unforgettable) treats us to a playful and dreamlike gem of a film, a distillation of her poetic universe. Armed with her 16mm camera like a magic wand, she brings back to life the animals frozen in time for the rest of time.
Taxidermize Me pays tribute to her art of creating and collage once again. Golden bodies, camouflaged, with fur, feathers, beaks and claws… The result is an explosion of colours, sounds and textures inside this sleeping museum, seen as though peeping through the keyhole. Celebrating the solidarity of man and beast, Taxidermize Me blurs the boundaries between the human and animal kingdoms. In the watchful eyes of the strange creatures, bears, deer and birds of all kinds, we can read the same innocence, the same wonder. When a gunshot rings out, the strange creatures – her friends – collapse, turned into foxes. Underneath the original playfulness and sweetness of a re-enchanted world, while rejoicing in the extraordinary variety of life, Marie Losier delves into the “animal question”, not without a certain sense of melancholy and concern. The fairytale becomes a manifesto, albeit a modest one, and one that (surprise!) borrows its voice from André Malraux in a call to resistance.
Littered with references, Taxidermize Me implicitly sketches the idea that artists and animals share in their flesh the same condition, threatened by the same gun. Producing beauty as the ultimate act of resistance to “the well-founded hypothesis of a planet without apes and without wild animals”, to go “to the places of art that are the places where this loss is remembered” (Jean-Christophe Bailly), involves making us, as viewers, think about this future world where the beauty of life can only be found in museums."
(Claire Lasolle)

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