Partition pour visages et voix : voyage parmi les délégués CGIL

En Italie, le cinéaste Daniele Segre est depuis plusieurs années un observateur engagé des mouvements sociaux. En 1991, il compose, en collaboration avec la CGIL, un des grands syndicats ouvriers du pays, une "partition" autour de la parole des délégués de base, les délégués d'entreprise, qui vivent chaque jour l'inadéquation entre leur rôle et la structure à laquelle ils appartiennent.
Au début des années 90, le syndicat notait en effet les signes d'une crise. Les délégués de la base sont ceux qui ressentent le plus cette crise. Ils se sentent souvent livrés à eux-mêmes et expriment face à la caméra à la fois les raisons de leur engagement, leurs difficultés et leurs espoirs de changement.
Le film est né d'un voyage à travers l'Italie, partout où se tenaient des sessions de formation des nouveaux délégués de la CGIL. Le réalisateur les interroge face à face, sans préparation. "Nous avons monté 74 minutes de gros plans, éclairés de manière à restituer la beauté des visages." (Daniele Segre)
Le film porte la trace de cette relation directe : parole d'hommes et de femmes lucides témoignant de leur engagement dans un contexte économique bouleversé.