Catherine Pozzo di Borgo
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Catherine Pozzo di Borgo, réalisatrice, née le 21 juin 1944. Après des études de sociologie interrompues par mai 68 (j’ai cru avec quelques autres à l’imminence d’un monde meilleur), j’ai travaillé sept ans comme journaliste à l’Agence France-Presse. En poste à New York, j’ai découvert avec émerveillement le cinéma documentaire. Un soir à minuit, en rentrant de l’Agence, j’allumais mon petit téléviseur noir et blanc et tombait sur des images qui me laissaient bouche bée. C’était Meat, de Fred Wiseman. Convaincue que j’avais enfin trouvé mon mode d’expression, j’ai abandonné le journalisme pour me lancer dans l’aventure du cinéma direct.
J’ai eu la chance de rencontrer le cinéaste américain Bob Machover qui avait fait partie du collectif Newsreel dans les années 60 et qui m’a appris les bases du documentaire. Ensemble, nous avons réalisé trois films : Collection and Disposal, a Job for the Birds (1979), Shop Talk (1980) et The Great Weirton Steal (1984), qui chacun traite d’un aspect du monde du travail aux États-Unis.
Rentrée à Paris au milieu des années 80, j’ai été contactée par des chercheurs militants dans le champ de la santé au travail. De cette collaboration sont nés Les Vaches Bleues, sur les cancers professionnels à Salsigne, la dernière mine d’or en France (1991), Arrêt de tranche, les Trimardeurs du nucléaire, sur la sous-traitance dans l’industrie nucléaire (1995), Tu seras manuel, mon gars, sur un lycée professionnel (1999) et Tout l’or de la montagne noire (2002) qui retrace un siècle de pollution à Salsigne. Suivra Chômage et précarité, l’Europe vue d’en bas, sur l’expérience du chômage dans quatre pays européens (2004).
Thème récurrent de tous ces films, le monde ouvrier dans sa richesse, sa complexité et ses contradictions. Des films qui mettent en scène, à travers des personnages attachants, des situations inacceptables pour lesquelles on ne voit guère de solution. Mon dernier film Les brebis font de la résistance (2008) apporte une note plus optimiste en donnant la parole à ces porteurs d’utopie que sont les paysans du Larzac.
(Notice rédigée par Catherine Pozzo di Borgo)