Wang Bing

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Wang Bing est un réalisateur chinois né en 1967, cinéaste de la génération de Tian’Anmen.

Formé par l’Académie du Film de Pékin, il a d’abord travaillé comme photographe sur des tournages de films documentaires institutionnels, avant de s’engager dans un projet qui fera date dans l’histoire du cinéma documentaire.

Entre 1999 et 2003, il s’installe dans la ville industrielle de Shenday et, sans aucune assistance, il filme la disparition d’un monde, celui de la Chine du plan quadriennal, de l’industrie lourde. Wang Bing nous livre ainsi un documentaire de neuf heures que l’on regarde fasciné comme un feuilleton sur la fin d’un monde. Le film portera en France le titre À l’ouest des rails, et en Chine, le film s'appelera Tiexi du nom du quartier dans lequel la plupart des scènes ont été filmées.

En 2008, Wang Bing présente à Cannes un nouveau film hors compétition : Fengming, chronique d’une femme chinoise. Wang Bing y continue son travail de mise en images de ce que les autorités chinoises ne peuvent ni dire ni faire. Pendant trois heures, avec une grande tendresse, Wang Bing filme cette femme qui livre les souffrances d’une personne considérée comme droitière dans les années 60 et condamnée comme intellectuelle au plus fort de la révolution culturelle.

En 2009, Wang Bing a réalisé L’Argent du charbon, qui présente la situation des chauffeurs routiers du Shanxi lorsqu’ils font la route vers le port de Tianji. Là aussi ce voyage est un prétexte pour nous montrer la Chine réelle, celle des prostituées, de la corruption opérée par les flics de la route, de la folie ordinaire rencontrée par ces chauffeurs qui roulent sans presque jamais dormir.

L’Homme sans nom, en 2010, est venu enrichir la filmographie de Wang Bing dans sa recherche de la Chine des marges et des exclus. Il y filme un seul personnage, celui qui n’a pas de nom, restant toujours à sa hauteur, comme si la caméra, et derrière elle réalisateur et spectateurs ne devaient chercher nulle autre réalité que celle que nous propose L’Homme sans nom.

En 2011, Wang Bing a présenté pour la première fois un film de fiction, Le Fossé, tourné entièrement en clandestinité dans le désert de Gobi par -30°. Le Fossé raconte le goulag chinois des années cinquante, un camp où 3000 personnes furent déportées et d’où 500 seulement reviendront. Wang Bing utilise toute la rigueur documentaire pour décrire cette réalité. Le film sera projeté en sélection officielle à la Mostra de Venise où il a obtenu une mention spéciale du jury.

Depuis, Wang Bing est confronté à la menace permanente d’une interdiction de tournage pendant cinq ans pour avoir sorti ce film clandestinement de Chine. À ce jour, bien que la condamnation ait été prononcée, elle n’a pas encore été officiellement notifiée au réalisateur.

Ses derniers films ont été présentés aux festivals de Cannes, de Locarno ou encore à la Berlinale.

(Texte tiré de la présentation de Wang Bing par l'Université Paris 8)


+ Lire l'article "Wang Bing - Dans l'œil du cyclone" par Gaëlle Rilliard

+ Écouter Wang Bing sur Radio France

+ Consulter l'ouvrage Wang Bing. L'acte infini d'image, Anthropologie d'un art post-documentaire, Julie Savelli, 2024

+ Consulter l'ouvrage Wang Bing, un geste documentaire de notre temps, Antony Fiant, Éditions Warm, 2019

+ Consulter l'ouvrage Alors, la Chine - Wang Bing, entretien avec Emmanuel Burdeau et Eugenio Renzi, Éditions Les Prairies ordinaires, 2014

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